
Martin François-René
Exemple
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Fondée le 24 janvier 1882 dans l'aile Mollien du palais du Louvre, selon le grand dessein de Jules Ferry, l’École du Louvre est d'abord appelée « École d'administration des musées ». La première mention du nom « École du Louvre » date du 11 avril de la même année dans le premier rapport de son directeur, Louis Nicod de Ronchaud1.
« Monsieur le Directeur général,
Le décret du 24 janvier 1882 a institué l’École du Louvre. Il s'agit maintenant de l'organiser. […] Le titre d'école d'administration, dont s'est servi Monsieur le Ministre des arts, ne doit pas être pris à la lettre. Ce que Monsieur Proust a voulu créer au Louvre et ce que nous y devons, ce me semble, organiser c'est une école pratique d'archéologie et d'histoire de l'art. […] Cette école, telle que je la comprends, ne doit pas former seulement des conservateurs ou des inspecteurs de musées. Il faut qu'il puisse en sortir des voyageurs pour des missions archéologiques, des professeurs, des vulgarisateurs dont la science a besoin à notre époque plus qu'à une autre, des critiques d'art sachant ce dont ils parleront, chose très désirable et assez rare encore pour qu'on se préoccupe d'y pourvoir. En un mot, je vois dans l’École du Louvre un Séminaire de jeunes savants qu'un enseignement précis et familier, donné en présence des monuments par des maîtres autorisés, doit mettre à même de servir la science par leurs travaux et leurs découvertes dans toutes les branches de l'archéologie et de l'histoire de l'art. […]
Les conservations du Louvre ont à leur tête des hommes éminents dont la science et le dévouement sont à la hauteur des plus grandes tâches. Plusieurs se sont rendus illustres par des écrits spéciaux connus de tous ceux qui s'occupent des mêmes matières, et leur autorité est égale à leur savoir. Ils n'auront qu'à ouvrir, à des heures réglées, à un jeune auditoire empressé autour d'eux, les trésors de leur érudition en même temps que ceux de leurs collections, et à lui faire part libéralement des connaissances acquises par eux dans l'exercice de leurs fonctions. L'enseignement naîtra de la conservation comme la conservation est née de la collection. Ce sera un développement logique et, pour ainsi dire, organique, qui fera porter à ces collections tous leurs fruits et tirera de ces vastes dépôts tout ce qu'ils peuvent contenir pour le progrès de la science et l'éducation du public. »
— Premier rapport de Louis de Ronchaud, administrateur du musée du Louvre et directeur de l’École d'administration des musées au directeur général des Beaux-Arts, Palais du Louvre, 11 avril 18822